La thérapeute de couple Anne-Catherine Segonds, autrice du livre « Les hommes ne quittent jamais leur femme », compare la cinquantaine à l’adolescence.
D’après un sondage de l’Ifop, plus d’un homme sur deux et près d’une femme sur trois reconnaissent avoir été infidèles. Et parmi eux, 66% des hommes auraient plus de 50 ans. Ce n’est pas un hasard, puisque la cinquantaine est un véritable carrefour de vie. La thérapeute de couple Anne-Catherine Segonds, autrice du livre « Les hommes ne quittent jamais leur femme », compare cette période à l’adolescence. Les hormones changent, le corps se transforme, les enfants quittent peu à peu le foyer, la carrière professionnelle arrive à un tournant… Autant de bouleversements qui amènent à s’interroger sur la suite de sa vie. « Cette période peut être vécue comme une grande libération ou, au contraire, comme une déprime« , observe la spécialiste. Face à ces remises en question, certains couples se renforcent, d’autres s’étiolent. Et parfois, l’infidélité s’invite dans l’équation.
Selon Anne-Catherine Segonds, il y a plusieurs raisons à l’infidélité après 50 ans mais elle part généralement du même constat : l’ennui. « La maison semble vide, cela bouleverse l’équilibre, et l’on fait face à un conjoint qui a peut-être été un bon parent, mais pas forcément un partenaire attentif« . La routine sexuelle devient plus visible et plus lourde à porter : « Toujours le même corps, les mêmes caresses, les mêmes positions… » Résultat, l’ennui, affectif comme sexuel, devient le moteur fréquent de l’infidélité. Avec, en arrière-plan, l’envie de nouveautés. « La cinquantaine peut être vécue comme une seconde vingtaine« , affirme Anne-Catherine Segonds. On a envie d’un renouveau charnel. Découvrir un autre corps, explorer une autre intimité, tester de nouvelles pratiques : l’infidélité devient une manière d’expérimenter.
Cette infidélité peut prendre la forme d’une aventure ponctuelle, ou évoluer en véritable liaison, « avec des rituels et des habitudes« . Elle donne alors naissance à une relation qui s’installe et dans laquelle des sentiments se développent. Passé 50 ans, il suffit parfois d’une rencontre inattendue pour faire basculer sa vie de couple. « On croise un collègue dans un couloir, on sympathise avec un nouveau voisin… et l’attirance se fait sentir« , raconte la professionnelle. À cet âge, un coup de foudre peut tout changer. Les réseaux sociaux peuvent aussi déclencher une infidélité : « Beaucoup de femmes quinquagénaires que je reçois en consultation me parlent d’amours d’enfance retrouvés« , note Anne-Catherine Segonds. Ces contacts réactivent des histoires jamais terminées et donnent envie de vivre, 30 ou 40 ans plus tard, ce qui n’avait pas été possible auparavant.
Source : Journal des femmes