Un nouveau quartier de haute sécurité à Aix-en-Provence
Quatre quartiers spécialisés dans la lutte contre la criminalité organisée seront bientôt créés en France. L’un d’eux sera implanté à la prison d’Aix-Luynes, dans les Bouches-du-Rhône. Si cette initiative est accueillie favorablement par les agents pénitentiaires, elle suscite également des préoccupations.
Les détails du projet
Le centre pénitentiaire d’Aix-Luynes doit accueillir en septembre 2026 un nouveau quartier de haute sécurité. Situé dans une zone industrielle à cinq kilomètres du centre-ville d’Aix-en-Provence, le site sera rénové et partiellement restructuré pour répondre aux exigences de cette nouvelle unité.
Un accueil positif, mais des questions sur les moyens
Les syndicats de surveillants saluent cette initiative, soulignant la qualité du choix du bâtiment. « Nous avons opté pour un bâtiment bien défini, isolé des autres, avec des parloirs équipés d’hygiaphones et une véritable isolation », explique Cyril Huet-Lambing, secrétaire général adjoint du Syndicat pénitentiaire des surveillants (SPS). Il ajoute que cette structure, l’une des plus grandes de la région, pourra accueillir une trentaine de détenus.
Les enjeux et les inquiétudes
Les représentants du personnel s’interrogent néanmoins sur les moyens qui seront réellement mis en place. La prison d’Aix-Luynes héberge actuellement 2 200 détenus pour 1 400 places, ce qui représente un taux d’occupation supérieur à 150 %. Cette surcharge est dénoncée depuis plusieurs années par les syndicats.
Ils rappellent que des incidents et des défaillances ont déjà eu lieu, souvent liés à un manque de personnel pour assurer la surveillance. Selon Cyril Huet-Lambing, au-delà des ressources humaines, financières ou technologiques, il faudra aussi des directeurs disposant de courage. « Quand on voit des ordinateurs ou des autorisations dans les cellules de certains détenus radicalisés, cela pose question », ajoute-t-il.
Objectifs du nouveau quartier
Ce nouveau quartier, destiné à lutter contre la criminalité organisée, pourra accueillir une trentaine de détenus. Il s’inscrit dans la politique du ministre de la Justice, Gérald Darmanin, qui souhaite « couper les narcotrafiquants de leurs réseaux ».