Plus de 1000 euros pour ouvrir une porte bloquée ? C’est ce que peuvent facturer certains serruriers abusifs, qui profitent de l’ignorance des clients pour gonfler leurs tarifs. Mais il suffit parfois de connaître quelques détails pour se prémunir de telles escroqueries.
100 euros pour ouvrir une porte d’entrée que l’on a claquée derrière soi, voilà qui paraît déjà cher. Surtout lorsque l’on sait qu’il suffit de quelques secondes pour la débloquer à l’aide d’une simple radiographie médicale : un geste à la portée de tous, à la condition de connaître cette astuce. Évidemment, ne comptez pas sur un serrurier pour vous la dévoiler ! Et pourtant, un professionnel qui facture une centaine d’euros pour un tel travail n’a rien d’un charlatan. Il s’agit en effet du tarif standard, celui d’une personne de confiance, qui comprend notamment le déplacement à domicile. Alors face à un véritable escroc, l’addition peut vite grimper en flèche.
Il faut dire qu’il est facile de se faire avoir. À moins d’être soi-même un expert, comment connaître précisément le coût d’une intervention ? Ou d’une pièce à changer ? Et bien sûr, certains en profitent, jusqu’à multiplier par plus de dix fois la facture. C’est notamment ce que l’on découvre dans le reportage « Arnaques à domicile… piège à ciel ouvert ! » publié sur la chaîne YouTube Spica Life. Un journaliste s’y fait passer pour un client bloqué hors de chez lui, la porte claquée et sans ses clés, afin de comparer les tarifs de deux serruriers : un artisan de confiance, et un dont le nom est associé à pas moins de 80 adresses différentes dans les pages jaunes.
Comme prévu, le premier facture 100 euros après avoir ouvert la porte grâce à un papier cartonné : la fameuse astuce de la radio. Le second, en revanche, annonce 90 euros au téléphone. Mais le coût final sera bien supérieur. Une fois sur place, l’escroc explique que la serrure est ultra-performante et qu’il est impossible de l’ouvrir avec la technique de la radio. Pourtant, il s’agit de la même porte que pour le premier serrurier, qui avait réussi en moins d’une minute. C’est là que démarre l’arnaque : l’artisan décide qu’il faut forcer la serrure avec un marteau et un tournevis, ce qui va l’endommager complètement.
Résultat, il faut la remplacer par une neuve. Chaque pièce, qui plus est d’entrée de gamme, est facturée cinq à six fois plus cher que son véritable prix : 300 euros au lieu de 50 pour le cylindre, par exemple. Au final, l’opération aura coûté 1100 euros, soit plus de douze fois le tarif de 90 euros annoncé initialement au téléphone. C’est aussi onze fois plus cher que l’intervention du premier serrurier, qui avait quant à lui facturé 100 euros. Dans ce même reportage, la répression des fraudes préconise de poser une question toute simple au téléphone, avant même de recevoir l’artisan chez soi. Surtout lorsque l’on a trouvé le numéro sur un prospectus dans sa boîte aux lettres par exemple. Il s’agit de demander le nom de la personne, ou celui de sa société.
Source : Journal des femmes