Dans un couple, le cunnilingus peut être un moment de tendresse profonde, un jeu érotique complice, ou une manière de dire à l’autre : « je te vois, je t’écoute, je t’honore ». Lorsqu’il est vécu dans la confiance, sans pression ni attente de performance, il devient plus qu’un simple acte sexuel : un véritable langage intime. Preuve que cette pratique reste entourée de mystères et de fausses croyances : Virginie Clarenc, thérapeute conjugale et sexologue, est régulièrement questionnée sur « la bonne manière de s’y prendre », comme s’il existait un mode d’emploi universel. Pourtant, selon elle, il n’y a pas de recette miracle. « Les gens pensent vraiment qu’il y a une technique, une sorte de méthode magique. Mais comme tout ce qui concerne la sexualité, c’est propre à chacun. »
Le cunnilingus, insiste-t-elle, ne devrait jamais être réduit à une question de gestes. Ce qui rend cette pratique excitante, c’est l’espace que l’on crée ensemble , le lien qu’on tisse, l’écoute de l’autre — et non un quelconque enchaînement de mouvements appris. « Il faut du désir, du consentement, de l’excitation. C’est un mouvement du cœur vers l’autre, un moment de lien érotique. » Ici, pas d’objectif, pas de chronomètre, pas d’obligation d’orgasme. Juste la présence, la connexion, le plaisir partagé dans l’instant. « Il ne faut surtout pas se focaliser sur le résultat. Sinon, ça met la pression à celle qui reçoit, et à celui ou celle qui donne. » Souffler, faire une pause, se regarder… Tous ces gestes de transition, souvent oubliés, peuvent être aussi puissants que les mouvements de langue . La communication se fait en silence, par frissons, soupirs, respirations. « La communication non verbale est essentielle : les réactions du corps, les soupirs, les changements de tonus musculaire… c’est tout ce langage-là qu’il faut apprendre à lire. » Le cunnilingus devient alors une danse fine et fluide, où chaque réponse corporelle peut guider le mouvement suivant.
Avec ses 10 000 terminaisons nerveuses, le clitoris est une zone hypersensible, incontournable pour la majorité des femmes. Mais attention à ne pas l’attaquer comme une cible unique. « Il ne suffit pas de tourner en rond avec la langue. Il faut écouter les réactions de la personne, caresser l’ensemble de la vulve, ne pas se concentrer uniquement sur la glande du clitoris. » Et surtout, on ose communiquer. Sur guide, sur demande, sur proposition. Ce n’est pas un examen à réussir, mais une expérience à créer ensemble. « C’est une co-création. Il faut être dans un climat de sécurité, de non-performance, sans pression de réussite. »
Source : Journal des femmes