17 décembre 2025

Les enseignants Français dépensent 500€ par an pour leurs élèves sans remerciement

Partout en France, de nombreux enseignants dépensent en moyenne près de 500 euros chaque année pour acheter du matériel destiné à leurs élèves. Ces sommes proviennent souvent de leur propre poche, sans qu’ils attendent de compensation.

Un geste quotidien pour les enseignants

Lors de la période de Noël, par exemple, dans une classe de CP, des enfants fabriquent des étoiles à l’aide de fils chenille. Le matériel utilisé n’est pas fourni par l’école mais acheté par l’enseignante dans un magasin de la grande distribution. Elle règle la facture avec son argent personnel. Ce type de dépense pour des bricoles ou des jeux est devenu courant. Au fil des années, la facture s’accumule.

Une réalité largement répandue

Selon un sondage publié en janvier, 92,2 % des enseignants utilisent leur propre argent pour financer des fournitures ou des ressources pour leurs élèves. La dépense annuelle moyenne s’élève à 297 euros. Certains dépassent même 500 euros par an. Pour eux, ils sont les principaux financeurs des fournitures scolaires de leur classe, un coût que beaucoup commencent à mesurer réellement.

Des chiffres alarmants

Le baromètre révèle que 17 % des enseignants dépensent plus de 500 euros par an, certains allant jusqu’à plus de 2 000 euros pour équiper leur classe. Seuls 1,4 % estiment que leur dotation de l’État couvre entièrement leurs besoins. La majorité souhaiterait disposer d’environ 33 euros supplémentaires par élève, pour acheter ressources pédagogiques ou fournitures, afin de ne plus avoir à payer de leur poche.

Les enseignants racontent leur quotidien

Une professeure des écoles confie que l’argent qu’elle dépense pour sa classe n’est pas destiné à payer ses factures personnelles. Elle ajoute que « ça coince » à un moment ou un autre. Ce témoignage reflète le sentiment de nombreux enseignants, dont le budget personnel est constamment grignoté par des dépenses pour leurs élèves.

Les dépenses concrètes

Au lycée aussi, la note peut devenir lourde. Une enseignante de Marseille explique qu’elle achète des fournitures, des livres coûteux, des photocopies en couleur faites à la maison, ou encore des crayons et cahiers pour ses élèves. Elle raconte avoir vécu des périodes difficiles financièrement, notamment lors de hausses de l’inflation. Elle estime que ses collègues du privé disposent souvent de matériel fourni par leur employeur, ce qui lui donne le sentiment d’être « maltraitée par l’institution ».

Une autre enseignante, près de Poitiers, confie n’avoir jamais compté précisément ses achats personnels pour la classe, tels que stylos, carnets ou clés USB. Elle explique que cela fait si longtemps que ces dépenses sont devenues une habitude qu’elle n’a jamais réclamé de compensations. Elle ajoute que les enseignants plus jeunes sont souvent plus exigeants, car leur métier est peu rémunéré et peu valorisé.

Une solution à envisager

Pour changer cette situation, de nombreux enseignants proposent la mise en place d’une enveloppe spécifique pour chaque classe ou le remboursement systématique de leurs achats. Certains réclament aussi une reconnaissance fiscale pour ces dépenses. Jean-François Gerrero, syndicaliste et professeur, souligne que la normalisation de ces dépenses doit cesser. Il insiste sur le fait que si tous les enseignants arrêtaient de mettre leur argent personnel, l’école publique pourrait en pâtir.

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