28 octobre 2025

Île-de-France : 7 femmes sur 10 victimes d’agressions dans le métro

Les femmes face à l’insécurité dans les transports en Île-de-France

Les femmes représentent la majorité des victimes de violences dans les transports en commun en Île-de-France. Selon une étude de la RATP, 7 femmes sur 10 ont déjà été confrontées à des agressions sexuelles ou sexistes dans le métro ou le train. Ces actes varient de gestes déplacés, comme des mains aux fesses ou des frottements, à des comportements plus graves tels que masturbation ou exhibitionnisme.

Témoignages de victimes

Gaëlle, une femme de 34 ans, revient sur une expérience qu’elle qualifie encore de traumatisante. Un matin de février, alors qu’elle se rendait à son travail dans la ligne 9 du métro parisien, elle a été victime d’un « frotteur » lors d’une heure de pointe. Elle raconte qu’un homme d’un certain âge s’est collé contre elle, et elle n’a compris la gravité de la situation qu’après plusieurs stations, quand la rame s’est vidée. Elle a alors réalisé que l’homme était en érection contre sa jambe. Tétanisée, elle n’a pas pu réagir.

Elle explique qu’elle s’est sentie paralysée par la peur et la sidération. « Quand ça vous arrive à vous, vous êtes pétrifiée », confie-t-elle. Après avoir quitté la rame rapidement, elle a décidé de ne pas porter plainte ni de demander une enquête. Cependant, la présidente de la région Île-de-France, Valérie Pécresse, rappelle que des numéros d’urgence existent pour aider les victimes à agir rapidement.

Les effets durables de l’agression

Hélène, une autre victime, raconte aussi son cauchemar vécu dans le RER C. Un matin, alors qu’elle était seule dans un wagon, un homme s’est approché d’elle, a commencé à se toucher et a proféré des menaces avec une gestuelle suggérant qu’il pouvait avoir une arme. Elle a réussi à s’éloigner, à alerter les autres voyageurs, puis à prévenir la RATP via Twitter, faute d’agent sur place.

Elle confie que cet incident a laissé une trace, perturbant sa journée et sa semaine. Pourtant, avec le temps, elle a réussi à ne pas laisser cette expérience influencer sa perception des transports. Elle souligne cependant que ces agressions sont souvent liées à la promiscuité et à la vulnérabilité que la situation impose.

Une augmentation alarmante des violences

En dix ans, les violences sexuelles dans les transports en Île-de-France ont augmenté de 86%. La majorité des victimes sont des femmes. La récente tentative de viol dans le RER C, où une jeune Brésilienne a été sauvée par une autre passagère, illustre cette réalité. La victime a subi des coups et des attouchements, mais a été aidée par une témoin qui a fait fuir l’agresseur. Ce dernier a été mis en examen, et la témoin pourrait être décorée pour son courage.

La réaction face à ces agressions

Gaëlle explique que, face à ces agressions, elle se sent souvent impuissante. Elle admet qu’elle aurait voulu réagir avec plus de force, mais qu’elle était figée. Elle précise qu’elle ne se sent pas particulièrement dissuadée d’utiliser les transports en commun, malgré ces incidents. « C’est triste à dire, mais c’est notre quotidien », affirme-t-elle. Pour elle, il est essentiel de continuer à vivre malgré tout, tout en restant vigilante.

Hélène, quant à elle, confie que ces événements ont laissé une ombre sur ses journées, mais qu’elle a appris à relativiser. Elle souligne que, dans ses nombreuses expériences dans le métro, elle a déjà été suivie ou touchée, sans que cela ne l’empêche de continuer à prendre les transports.

Des dispositifs d’aide peu utilisés

Les dispositifs d’aide, comme le numéro d’urgence 3117 ou 31177 par SMS, ainsi que les bornes d’appel installées dans les stations, sont peu sollicités. Seuls 12 % des usagers les ont déjà utilisés, malgré leur disponibilité.

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