Comment sont choisis les noms des tempêtes en France ?
Chaque tempête qui frappe la France porte un prénom. Mais qui décide de ces noms, selon quelles règles, et pourquoi certaines tempêtes restent anonymes ? Ces dernières années, le système a évolué en profondeur, pour mieux prévenir et informer le public.
Lorsque un vent violent se profile, un nom peut rapidement apparaître sur la radio ou sur les alertes météo. Des noms comme Benjamin, Ciaràn ou Patricia deviennent alors familiers. Derrière ces prénoms se cache un système organisé, conçu pour mieux communiquer et assurer la sécurité.
Un système de nomination depuis 2017
Depuis 2017, la France ne dépend plus de l’Université libre de Berlin pour nommer ses tempêtes. Elle a rejoint un dispositif européen de coordination, en partenariat avec plusieurs pays du sud-ouest de l’Europe. Ce système a été renforcé en 2025 avec l’intégration d’un nouveau pays, l’Andorre.
Le rôle de Météo-France
« Donner un nom aux tempêtes permet de communiquer plus efficacement à l’approche d’un phénomène de vent violent. »
Ce système est partagé entre six pays : la France, l’Espagne, le Portugal, la Belgique, le Luxembourg et, depuis 2025, l’Andorre. La règle est simple : une dépression reçoit un nom uniquement si elle risque de provoquer une vigilance de niveau orange ou rouge pour le vent dans au moins un de ces pays. La première agence à émettre cette alerte choisit le nom dans une liste commune pré-établie. Ce nom reste associé à la tempête tout au long de son parcours.
Les tempêtes régionales, comme celles causées par le mistral, ne sont pas concernées et ne reçoivent pas de prénom.
Une coopération européenne en expansion
Jusqu’en 2017, c’était l’Université de Berlin qui baptisait toutes les dépressions qui circulaient sur l’Atlantique et en Europe. Cependant, la France, l’Espagne, le Portugal, la Belgique, le Luxembourg et l’Andorre ont décidé de créer un système commun, plus adapté à la communication avec le public et les médias.
Depuis 2025, l’Andorre participe à ce groupe, appelé « Sud-Ouest ». Il collabore aussi avec d’autres pays d’Europe de l’Ouest, comme l’Irlande, le Royaume-Uni et les Pays-Bas, qui utilisent leur propre liste de noms. Lorsqu’une tempête atteint d’abord l’un de ces territoires, c’est le nom utilisé par ce pays qui est repris par Météo-France. La coopération s’étend également à d’autres régions, notamment autour de la Méditerranée, sous l’égide d’EUMETNET.
Une exception : les tempêtes sans vent
Il est rare qu’un phénomène reçoive un prénom sans être lié à des vents forts. Cependant, cela peut arriver. Par exemple, une tempête peut être nommée pour d’autres raisons, comme ce fut le cas avec Patricia, utilisé en août 2023 pour une vigilance vagues-submersion.
Chaque saison, une nouvelle liste de noms est validée. La liste pour 2025-2026 est déjà prête, et ce sera à la France de proposer celle de l’année suivante.