Une question qui fait toujours débat entre les hommes et les femmes.
Pourquoi le nombre de partenaires d’une femme est-il encore un sujet qui fait débat ? Selon une enquête Inserm publiée fin 2024, le nombre moyen de partenaires sexuels au cours de la vie des femmes a presque doublé, passant de 3,4 en 1992 à 7,9 en 2023. Pour les hommes, ces chiffres ont aussi augmenté passant de 11 à 16,4. Les hommes ont ainsi presque deux fois plus de partenaires que les femmes au cours de leur vie et pourtant ça dérange encore que les femmes puissent en avoir « autant ». « L’homme qui a beaucoup de partenaires, c’est une valeur ajoutée, alors que pour une femme, cela dégrade son image » observe la sexothérapeute Virginie Clarenc le souligne.
Compter son nombre de partenaires est même devenu une tendance appelée « bodycount ». Le bodycount désigne le nombre de partenaires sexuels qu’une personne a eus au cours de sa vie. Ce concept a été popularisé ces dernières années par les réseaux sociaux et certaines émissions de téléréalité. Derrière cette question, se cache une volonté persistante de contrôler la sexualité féminine et une tentative de reprise de contrôle sur le corps des femmes. « La culture viriliste amplifie ce débat pour faire passer un jugement de valeur en fonction du passé d’une femme », analyse Virginie Clarenc. Ce n’est ni plus ni moins qu’une manière de dicter aux femmes comment elles doivent vivre leur vie intime.
Le bodycount ne devrait, en théorie, n’être qu’un chiffre sans incidence sur la valeur d’une personne. Pourtant, il est instrumentalisé pour faire peser un contrôle moral sur la sexualité féminine. Virginie Clarence pointe du doigt la montée d’une culture puritaine qui refait surface, notamment aux États-Unis, où l’image de la femme au foyer est de nouveau idéalisée. Cette vision rétrograde, qui glorifie la pureté et le rôle domestique des femmes, trouve un écho chez certains groupes masculinistes qui cherchent à légitimer un retour en arrière dans les rapports de genre.
Source : Journal des femmes