par En 1983, à Wall Street, les banquiers d’affaires, les financiers et les traders régnaient en maîtres à New York. Leur style vestimentaire était un symbole de leur statut élitiste et de leur insouciance face à une économie au bord du krach. Quarante ans plus tard, dans une société contemporaine où les règles de la mode sont devenues plus floues, et où le « quiet luxury » est la nouvelle tendance, que reste-t-il de ce style d’apparat ?
Le Vestiaire de Statut
Au New York Stock Exchange (NYSE), le style des banquiers d’affaires, financiers et traders était à l’époque flamboyant, reflétant leur insouciance envers une économie chancelante. Leur uniforme se composait de chemises à col contrasté et de costumes à rayures. Les costumes étaient un indicateur de leur statut social, tandis que leurs cravates rappelaient leur appartenance à des clubs privés. Les accessoires précieux abondaient : épingles à cravate, mouchoirs de poche, montres et chaînes.
Les coupes amples et les épaules larges préfiguraient le « power suit » et le look audacieux des années 80. Les épaulettes donnaient de la carrure à leur silhouette pour s’imposer dans le monde des affaires. Ce style est devenu emblématique grâce à des œuvres telles qu’American Psycho, Le Loup de Wall Street, et la série Netflix sur Bernard Tapie, qui ont contribué à sa mythification.
Un Style Inspiré par l’Édouardienne
Le style des financiers de la Bourse de New York s’est largement inspiré de l’époque édouardienne, qui s’étend des années 1900 aux prémices de la Première Guerre mondiale. Cette période a été marquée par une effervescence des marchés boursiers. Les hommes d’affaires de cette époque portaient des costumes sur mesure en laine épaisse, souvent rayés de craie. Leurs chemises à col blanc amidonné étaient conçues pour être facilement lavées ou remplacées. Les vêtements des traders des années 70 étaient ainsi une réinterprétation de la mode édouardienne, avec des chemises à col contrasté ornées de larges rayures jaunes, roses ou mauves.
Adoption du Style Yuppie
Les différents chocs monétaires, pétroliers, financiers et boursiers ont peu à peu mis fin au « power suit. » L’exubérance des années 70 et du début des années 80 a laissé place à un style plus mesuré. Alors, quelles pièces de ce style demeurent pertinentes, et lesquelles sont à laisser aux friperies ?
- La chemise à col contrasté peut être détournée pour une tenue informelle, portée largement ouverte avec un débardeur blanc et une chaîne dorée ou argentée.
- Les cravates club peuvent adopter un style rock des années 90, comme l’a montré Hedi Slimane chez Celine et les membres des Strokes.
- Les bretelles, les pinces à cravate et autres accessoires de banquier en fusion-acquisition sont à laisser sur les stands de brocantes.
- Si votre budget le permet, une gourmette en or redevient un accessoire hautement désirable, proposée par des marques telles que Brunney ou Tiffany & Co.
