Une arnaque sophistiquée qui coûte cher
Un couple a été victime d’une escroquerie par un faux conseiller bancaire. Pensant échanger avec leur vrai conseiller, ils ont été manipulés par un escroc qui leur a fait perdre 25 000 euros. Tout a commencé par un appel téléphonique rassurant, puis par des échanges crédibles. Rapidement, ils ont été mis sous pression par une prétendue menace sur leur compte. En suivant les instructions du faux conseiller, ils ont effectué plusieurs virements. Quelques heures plus tard, il était trop tard : l’argent avait disparu.
Une méthode de plus en plus répandue
Selon France Info, les arnaques au faux conseiller bancaire, ou spoofing, se multiplient en France. Un procès s’est ouvert à Paris pour juger un réseau de fraudeurs impliquant plusieurs victimes. Parmi elles, Catherine Prieur, une habitante des Yvelines, qui a perdu 25 000 euros. Son témoignage montre à quel point ces escroqueries sont devenues courantes. Les fraudeurs usurpent l’identité de banques en utilisant de faux numéros pour gagner la confiance des clients. Une fois rassurés, les victimes livrent souvent leurs informations sensibles, sans se douter du danger.
Le déroulement de l’escroquerie
Tout commence par un appel apparemment officiel. Catherine reçoit un coup de fil d’un prétendu employé du service d’opposition de sa banque. Il lui parle de mouvements suspects sur son compte et évoque des achats en Afrique. La victime, convaincue de parler à son vrai conseiller, se laisse rapidement gagner par la panique. L’interlocuteur utilise un langage technique, rassurant et pressant. Il monopolise son attention, la mettant dans une situation de stress intense. En réalité, tout cela n’était qu’une illusion créée pour la duper.
Une perte financière importante en quelques heures
Sous l’emprise du faux conseiller, Catherine suit ses instructions : elle doit découper sa carte, la mettre dans une enveloppe et la remettre à un coursier. Mais la puce de la carte, en réalité, n’a pas été détruite. Les escrocs connaissent ses coordonnées et ses habitudes. En quelques heures, plus de 21 000 euros ont été dépensés en bijoux, et 4 000 euros retirés en liquide. Au total, le couple perd 25 000 euros. La victime confie avoir été complètement manipulée, encore bouleversée par la violence psychologique de l’arnaque.
Une emprise psychologique redoutable
Virginie Audinot, avocate spécialisée en droit financier, explique que les escrocs exercent une véritable emprise mentale. Le faux conseiller inspire confiance, impose son autorité et empêche la victime de raccrocher. Elle compare ce procédé à une forme d’hypnose où la peur, l’urgence et la confiance s’entrelacent pour pousser à l’action. Ces criminels, souvent organisés en réseaux, exploitent également des données volées sur le dark web. Leur maîtrise du langage bancaire et des outils numériques rend leurs arnaques difficiles à détecter.
Une fraude en pleine expansion
Selon la Banque de France, la fraude aux moyens de paiement a atteint 585 millions d’euros en 2024. L’essor de l’intelligence artificielle facilite la reproduction vocale, les faux mails et les faux numéros de téléphone. Virginie Audinot insiste sur la nécessité pour les banques, opérateurs et autorités de renforcer leur coopération. Elle souligne que ce fléau détruit des vies, laissant derrière lui des victimes traumatisées, souvent peu remboursées. L’arnaque au faux conseiller bancaire ne concerne pas seulement les personnes âgées ou peu expérimentées, mais touche aussi les jeunes et les personnes prudentes.
Un appel à la vigilance et au témoignage
Aujourd’hui, Catherine Prieur souhaite alerter le public. Présente au tribunal avec une quarantaine d’autres victimes, elle veut sensibiliser sur cette forme d’escroquerie. Elle confie n’avoir jamais entendu parler du spoofing avant d’être victime. Depuis, elle a engagé une procédure contre sa banque, qui refuse de la rembourser. Son message est clair : il faut se méfier de tout appel, même si le numéro semble provenir d’une source fiable. Son expérience, douloureuse, lui sert à prévenir d’autres personnes afin d’éviter qu’elles ne tombent dans le même piège.